La circularité peut sauver la biodiversité

Le déclin de la biodiversité menace de devenir un défi plus redoutable que le dérèglement climatique. Heureusement, nous avons déjà la solution : l’économie circulaire.

Une étude du fonds d’innovation finlandais Sitra évalue le rôle de l’économie circulaire dans la lutte contre la crise de la biodiversité. Elle se concentre sur quatre secteurs ayant le plus grand impact : l’alimentation, la construction, le textile et la sylviculture.

En évitant la production de déchets et en fabriquant des produits pérennes, nous réduisons la nécessité d’épuiser les ressources naturelles. « Bonne nouvelle : l’opportunité que représente l’économie circulaire a été largement négligée jusqu’ici, alors que les solutions circulaires existent déjà », explique Kari Herlevi, chef de projet. « Recourir à ces solutions peut rapidement enrayer la perte de la biodiversité ».

À la poubelle, la société du gaspillage

La hausse des prix de l’énergie et la pénurie de matières premières engendrent de la panique, mais encouragent aussi la recherche d’alternatives.

D’après un article du Trends, l’actuelle pénurie favorise l’économie circulaire. Les entreprises vont toujours plus loin pour trouver des moyens de durabiliser leurs méthodes de travail.

Elles veulent réduire leur dépendance aux combustibles fossiles, investissent dans l’électrification de leur parc de véhicules et mettent tout en œuvre pour prolonger la durée de vie des matières premières. Grosso modo en revoyant la conception de leurs produits pour qu’ils puissent être réutilisés.

Tom Kuppens, économise de l’environnement à l’UHasselt, y voit un parallèle avec le Covid-19, qui a marqué un tournant dans le télétravail. « Il peut arriver la même chose avec cette quête d’alternatives circulaires », indique-t-il.

Les belges apprennent à recycler les piles

En 2021, les Belges ont recyclé ensemble 3631 tonnes de piles, annonce Bebat. Jamais encore l’organisation n’en avait collecté autant.

Bebat se charge depuis 26 ans déjà de la collecte, du tri et du recyclage des piles en Belgique. En 2021, son butin a augmenté de 8 % par rapport à 2020 et de 18 % par rapport à 2015. Environ 59 % des piles utilisées en Belgique finissent au bon endroit, alors que l’Europe impose un objectif de 45 %.

Ces résultats s’expliquent par une plus grande prise de conscience de la population belge. Mais la facilité d’accès des points de collecte (25 000 en tout, répartis dans des supermarchés, des écoles, des lieux de travail et des parcs à conteneurs) joue aussi un rôle. Même si l’augmentation est surtout à mettre en parallèle avec la progression des ventes de piles.

Le droit à la réparation, un pas de géant vers la circularité

Un peu plus tard dans l’année, le Parlement européen va se pencher sur une législation concrète régissant le droit à la réparation. Celle-ci doit mettre un terme aux flux grandissants de déchets électroniques.

Plus de trois quarts des Européens voudraient pouvoir (faire) réparer leurs gadgets électroniques (smartphones, etc.) plutôt qu’en acheter des neufs. Une proposition législative à ce sujet, dans l’air depuis quelques années déjà, doit faciliter la remise en état. Les parlementaires ont massivement voté en sa faveur et celle-ci devrait aboutir à une loi concrète au troisième trimestre de 2022. L’UE entend faire en sorte que le droit à la réparation devienne un pilier important de son plan d’action pour l’économie circulaire, qui s’inscrit à son tour dans le Pacte vert pour l’Europe.

Ce droit va donc prendre en compte l’ensemble du cycle de vie d’un produit, notamment sa conception et l’aspect éthique de son assemblage. La transparence va devenir essentielle. L’UE veut que les fabricants informent les acheteurs de la durée de vie du produit, des coûts de réparation et de la disponibilité de pièces de rechange et de services de réparation au moyen d’un étiquetage et d’un score de réparation.

Plutôt des vis que de la colle

Le Parlement envisage par ailleurs un allongement de la période de garantie légale. Et vérifie s’il peut obliger les fabricants à mettre à disposition un appareil de remplacement le temps de la réparation. Tout ceci dans le but d’inciter le consommateur à privilégier la remise en état plutôt que l’achat d’un nouvel appareil. L’UE veut que les pratiques destinées à compliquer la réparation soient désormais qualifiées de « malhonnêtes », ce qui les rendrait illégales. Citons notamment l’abus de la colle au détriment des vis ou les puces préprogrammées qui déconnectent une fonction au bout d’un certain temps.

Reconversion d’une tente scoute en sac à dos

Avec Obvious Outdoor, Jef Van Dyck transforme des tentes scoutes usées en accessoires durables pour les sports de plein air : sac à dos, bananes, portefeuilles, etc.

Lorsqu’il était responsable du matériel chez les scouts, cet Anversois passionné de nature a été choqué par les innombrables tentes cassées qui étaient jetées. Il a décidé de lutter contre ce gaspillage et s’est emparé de la machine à coudre de son amie. Avec ces anciennes tentes, dont la plupart sont encore parfaitement utilisables, il fabrique désormais des accessoires tendance pour les personnes qui apprécient la vie au grand air.

Il a baptisé sa start-up circulaire Obvious Outdoor. Parce qu’à ses yeux, le choix du recyclage et de la durabilité doit s’imposer comme une évidence. Il ambitionne de développer Obvious Outdoor pour en faire une marque de matériel de camping à part entière qui propose aussi des pantalons, des vestes et des pulls.

Un caisson à tiroirs ? Non, un casier !

Dans les bureaux hybrides contemporains, le partage des espaces de travail s’intensifie toujours plus. Si bien qu’un nombre croissant d’entreprises choisissent de faire disparaître les caissons à tiroirs. Mais Nnof et Transmoove constatent que ce n’est PAS nécessaire. Car ces caissons peuvent être transformés en casiers à serrure.

Avec la généralisation du télétravail, ces caissons individuels perdent de leur importance. Les entreprises n’exigent plus notre présence au quotidien, si bien que le partage des bureaux et du mobilier avec des collègues s’amplifie. Un caisson à tiroirs coûte en moyenne 500 euros, tandis que sa production a un impact non négligeable sur l’environnement. Le jeter aux encombrants serait un véritable péché !

Nnof a donc imaginé une nouvelle fonction qui s’inscrit dans le cadre de travail contemporain : elle transforme un caisson en deux casiers.

Plus écologique et plus économique

Les avantages sont légion. Nous transformons des meubles existants, si bien qu’il ne faut pas prévoir de pièces supplémentaires pour en installer de nouveaux. En outre, chaque caisson accueille deux casiers, ce qui double la capacité des espaces de rangement personnels. Sans oublier qu’un caisson à tiroirs est équipé de roulettes, vous pouvez donc l’emmener facilement jusqu’à votre bureau.

La réduction de l’impact sur l’environnement est énorme. Le tiroir est conservé en entier, ce qui évite toute perte de matériau. Les seules nouveautés sont les serrures, les poignées, les porte-étiquettes et les façades en bois. Précisons tout de même que nous fabriquons ces dernières avec de l’aggloméré récupéré. Mais c’est surtout beaucoup plus économique ! Pour une transformation, il faut compter de 125 à 150 euros par casier, alors qu’un neuf coûte environ 250 euros, soit près du double. Le choix est vite fait, non ?

Plutôt un vélo en leasing qu’une deuxième voiture

Le leasing vélo a le vent en poupe. Près d’un tiers (31 %) des travailleurs bruxellois sont disposés à échanger une familiale contre un vélo en leasing.

Telle est la conclusion d’une enquête demandée par Lease a Bike. À condition bien sûr que l’employeur en offre la possibilité. Et c’est là que le bât blesse. Seuls 10 % des travailleurs se voient proposer cette option. Environ la moitié présume que leur employeur n’est pas du tout ouvert à cette alternative.

Pourtant, un vélo en leasing présente de multiples avantages, notamment une réduction du nombre de voitures en circulation et une amélioration de la santé des travailleurs. D’où vient alors cette résistance ? C’est le prix entre autres qui freine les entreprises. « Mais il est faux de dire que le leasing vélo coûte cher », indique le porte-parole Jaouad Auragh. « Il est possible d’en trouver sans frais de démarrage. Cette solution peut donc être envisagée même par la plus petite des PME. »

Les jeunes démissionnent en masse

Après The Great Resignation aux États-Unis, la vague de démissions arrive chez nous : les jeunes travailleurs sont de plus en plus nombreux à sauter le pas.

Le prestataire de services RH Acerta a analysé les données de 260 000 travailleurs belges et constaté qu’en 2021, ceux-ci démissionnaient plus facilement. Cette tendance s’observe principalement chez les 25-35 ans : les départs dans ce groupe ont augmenté de 44 % par rapport à 2020. Les jeunes sont en quête de flexibilité et d’un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée.

Aux employeurs de s’adapter. « Les entreprises doivent faire preuve de créativité pour se positionner sur un marché du travail en pénurie de main-d’œuvre », affirme Jackie Klaster (Acerta). Acerta pense qu’elles doivent investir dans des efforts destinés à garder leur personnel plutôt que dans des campagnes de recrutement.

Avec l’explosion du prix des matériaux, la construction se circularise

Le prix des matériaux de construction augmente fortement depuis quelques mois. La demande reste supérieure à l’offre. Dans le même temps, le secteur de la construction recycle davantage et progresse vers la circularité.

Au début de cette année, les matériaux de construction ont bondi de 25 %, comme l’indique une enquête que la Confédération Construction a menée auprès de plus de 400 entreprises de son secteur. Les principales hausses concernent les matériaux d’isolation, du bois et de l’acier. La cause est à chercher du côté du coronavirus. « En novembre 2020, tout le monde s’est soudainement mis à construire ou à rénover », explique Niko Demeester de la Confédération Construction.

« Depuis, nous constatons une augmentation énorme de la demande en matériaux. Aujourd’hui encore, celle-ci reste supérieure à l’offre. » Résultat ? Les entreprises voient les délais d’attente s’allonger et répercutent généralement les hausses sur les clients. Niko Demeester pense qu’il faudra tenir bon encore quelques mois.

Progression de la construction circulaire

La pénurie de matières premières conduit à une prise de conscience au sein du secteur. Les entreprises recyclent davantage et cherchent des méthodes de construction alternatives. La construction circulaire progresse. Deceuninck, un spécialiste des produits en PVC, et l’université de Gand se sont entendus pour mettre sur pied un cycle fermé des matériaux. Car une grande partie du PVC est détruite après usage, alors que ce matériau pourrait parfaitement se voir offrir une deuxième vie.

L’UGent a fourni les technologies nécessaires pour aider Deceuninck à réaliser cette ambition. « Grâce à cette collaboration, nous avons aussi accès à un nouveau matériau », dit-on chez Deceuninck. « Nous ne sommes pas une entreprise qui fait de la recherche, mais nous avons bel et bien besoin de cette technologie. » Ou comment le monde des entreprises en vient à se convaincre de l’intérêt de la circularité.

Impulsion électrique pour l’économie

La demande en métaux pour batteries de voitures électriques augmente. Les réutiliser intelligemment donnerait une impulsion à notre économie.

Un nombre croissant de personnes roulent à l’électricité et cette augmentation pousse à la hausse nos besoins en lithium et en cobalt, des métaux qui entrent dans la composition des batteries pour voitures électriques. Mais que faisons-nous de nos batteries déclassées ? Côté flamand, le Steunpunt Circulaire Economie a préparé un scénario pour l’avenir qui prévoit leur transformation en batteries domestiques par des usines spécifiques.

D’après les chiffres de VITO, cette démarche pourrait générer une valeur économique supplémentaire de 4 milliards d’euros à l’horizon 2030 par comparaison avec un simple recyclage des métaux. Hilde Crevits, ministre flamande de l’Innovation, en est convaincue, elle aussi : « notre économie comme l’environnement en tireront profit ».

Il faudra certainement suivre la nouvelle start-up Watt4Ever qui transforme les anciennes batteries de voitures électriques en systèmes de stockage d’énergie pour des applications industrielles. Cette entreprise a d’ailleurs remporté ce mois-ci un prestigieux prix FEB : le prix belge de l’Environnement et de l’Énergie (comme Nnof en 2018).