Une nouvelle vie pour les premiers panneaux solaires

Que faire de la première génération de panneaux solaires, qui arrivent peu à peu en fin de vie ? À Lommel, la société Maltha s’est lancée dans leur recyclage.

Les panneaux solaires ont une durée de vie d’environ 30 ans. Autrement dit, la première génération est en train d’être désinstallée. En Europe, cela représente actuellement 13.000 tonnes de panneaux solaires par an. Un chiffre qui passera à 100.000 tonnes en 2025 et à 1,7 million de tonnes en 2030. « Il y a là un énorme potentiel de matières premières à récupérer », indique Wim Merket, Plant Manager chez Maltha. Spécialisée dans le recyclage du verre, l’entreprise effectue depuis un certain temps des tests afin de voir comment réutiliser le verre des panneaux solaires. Ceux-ci contiennent en effet de précieux métaux, comme le silicium et l’argent. Pour l’instant, le recyclage s’effectue encore à petite échelle, mais Maltha entend automatiser sous peu ce processus.

Un diplôme en circularité

La haute école UCLL a délivré les premiers diplômes aux personnes inscrites au post-graduat Circular Lab.
« Les connaissances pratiques dans le domaine de la durabilité sont très recherchées. »

La formation répond à une demande croissante de la part des entreprises. « Celles-ci ont de plus en plus besoin de collaborateurs qui possèdent des connaissances pratiques en matière de durabilité », explique Ann Reulens, la responsable de la formation, dans le quotidien flamand Het Belang van Limburg. La demande en connaissances est énorme : les entreprises souhaitent se durabiliser, mais ignorent comment faire. Car comme souligne Ann Reulens, « les consommateurs, les actionnaires et les pouvoirs publics ont de plus en plus d’exigences ». La transparence gagne elle aussi en importance. La formation attire donc un public diversifié. Les entrepreneurs et les employeurs souhaitent acquérir de nouvelles connaissances et les mettre à profit au sein de leur organisation, tandis que les étudiants veulent avoir un atout supplémentaire à ajouter sur leur CV .

Exportation des déchets plastiques : L’Europe dit stop !

L’UE a bien l’intention d’interdire l’exportation de déchets plastiques. Le Parlement européen a d’ailleurs déjà approuvé un règlement en ce sens. « Cette décision va tout changer », estime Sara Matthieu, députée européenne (Groen).

En 2020, l’Union européenne a expédié 32,7 millions de tonnes de déchets en dehors de ses frontières, dont une quantité impressionnante de plastique. La Belgique figure parmi les plus grands exportateurs de déchets plastiques. L’intention est souvent de les recycler, mais les pays destinataires comme la Turquie manquent de capacités. L’ONG Recycling Netwerk les soupçonne de ne pas recycler le surplus, mais de le brûler ou de le déverser dans des décharges. « Un pays comme la Turquie n’est déjà pas à même de gérer son propre plastique », a souligné Sara Matthieu (Groen) dans le journal flamand Het Nieuwsblad. « En y envoyant nos déchets, nous ne faisons qu’empirer la situation. C’est une catastrophe, tant pour la population que pour l’environnement. »

Un précieux incitant

Sara Matthieu a participé aux négociations organisées au sein du Parlement européen, qui a approuvé le règlement avec une majorité écrasante. C’est à présent au tour des États membres de négocier. L’objectif est d’interdire les exportations vers les pays hors de l’OCDE dans les trois ans, et celles vers les pays de l’OCDE dans les quatre ans. « Cette décision va tout changer », souligne Sara Matthieu. « Elle incite vraiment la production de plastique réutilisable et mieux recyclable, et encourage l’UE à augmenter sa capacité de recyclage à court terme. Nous allons pouvoir évacuer nos propres déchets. »

La portée du règlement dépasse le plastique à lui seul. Le texte restreint aussi l’exportation d’autres déchets vers des pays non membres de l’OCDE. Pour qu’ils puissent y être envoyés, les pays devront en faire eux-mêmes la demande et prouver qu’ils sont capables de les recycler de manière écologique. Des contrôles et des audits devront permettre de s’en assurer.

Au McDo sans déchets

Depuis cette année, les fast-foods français n’utilisent plus d’articles jetables en plastique, carton ou papier. La Belgique suivra-t-elle leur exemple ?

Depuis le début de l’année 2023, les restaurants français d’une capacité de plus de 20 places assises ne sont plus autorisés à fournir des emballages jetables aux clients qui consomment sur place. Ils ont eu trois ans pour passer à de la vaisselle durable. Les frites vendues dans les McDonald’s sont désormais servies dans un ravier en plastique réutilisable. La mesure devrait réduire de 100.000 tonnes la quantité de déchets produits. En Belgique, la ministre fédérale de l’Environnement, Zakia Khattabi (Ecolo), planche sur une loi relative aux plastiques à usage unique. Cette loi, qui pourrait entrer en vigueur en 2024, interdirait les boîtes à hamburgers, les gobelets revêtus d’un film et les couverts en plastique, y compris pour les ventes à emporter.

Le port d’Anvers se dote d’une piste (re)cyclable

Depuis peu, quiconque circule à vélo dans le port d’Anvers peut emprunter une piste cyclable fabriquée à partir de bouteilles et de gobelets en plastique recyclés. Une première en Belgique.

La première partie de la piste cyclable, qui s’étend sur environ 75 mètres, se compose entièrement de plastique recyclé, l’équivalent de deux millions de gobelets à café. Le reste de cette piste de 800 mètres est recouverte d’un mélange d’asphalte et de plastique issu de 650.000 bouteilles. Ses avantages ? En plus d’évacuer facilement l’eau, elle a nécessité 82 pour cent d’émissions en moins qu’une piste cyclable traditionnelle. D’autres projets similaires suivront bientôt. Il s’agit là d’une des mesures prises par le Port of Antwerp-Bruges pour atteindra la neutralité climatique d’ici 2050. Cette piste s’inscrit également dans la stratégie mise en place par le port afin d’améliorer la mobilité en son sein, notamment en encourageant l’usage du vélo.

Les batteries européennes pas assez vertes

L’Union européenne est parvenue à un accord sur les batteries. Son but : les rendre plus respectueuses de l’environnement, faciliter leur remplacement et améliorer leur recyclabilité.

Cela fait un certain temps déjà que l’Europe tourne son regard vers l’économie circulaire. Destiné à améliorer la durabilité du cycle de vie des batteries – de leur conception à leur réutilisation –, cet accord vise les smartphones, les appareils électroménagers ainsi que les vélos, les trottinettes et les véhicules électriques. Les fabricants devront concevoir leurs appareils de sorte que la batterie puisse être remplacée facilement. De plus, ils seront soumis à des objectifs stricts en matière de recyclage. En réutilisant le cobalt, le lithium et le nickel, l’UE espère être moins dépendante de l’importation de ces métaux rares. D’ici 2023, elle souhaite par ailleurs assurer 25 pour cent de la production mondiale de batteries. En 2020, ce chiffre n’était que de trois pour cent.

Le belge aime son travail et garde toujours un œil sur ses e-mails professionnels

Selon une enquête du Trends-Tendances, la vaste majorité des Belges aiment aller travailler. Nous avons cependant du mal à déconnecter. Un quart d’entre nous lit même ses e-mails professionnels en vacances.

Les Belges travaillent en moyenne 39 heures par semaine, avec une différence entre les hommes (42 heures) et les femmes (37 heures). Les personnes qui ont le plus tendance à s’investir corps et âme dans leur travail sont les directeurs (72,2 %) et les indépendants (57,5 %) ; chez les salariés, ce pourcentage est bien plus faible (22,7 %). Seuls 8,5 pour cent des sondés se rendent au travail à contrecœur. La solution pour améliorer le bien-être au travail ? Une rémunération plus élevée, tout d’abord. Il se peut toutefois que la crise énergétique influence cette réponse, car elle diffère de celles obtenues lors d’enquêtes précédentes. Les personnes interrogées estiment que les horaires flexibles et la liberté d’organiser elles-mêmes leur travail favorisent également le bien-être.

Burn-out

Nombreux sont les répondants à avoir énormément de mal à se détendre durant leur temps libre. Trois quarts d’entre eux consultent leurs e-mails après leurs heures de travail ou pendant le week-end ; un quart le font même durant leurs vacances. Étonnamment, ce sont surtout les salariés plus âgés qui sont cramponnés à leur boîte mail. Pas de surprise en revanche au niveau de la capacité à déconnecter : les PDG et les indépendants y parviennent plus difficilement que les salariés.

Et qu’en est-il du burn-out, la maladie de notre époque ? Un cinquième des répondants y ont déjà été confrontés. Les salariés et les indépendants sont plus à risque que les PDG, les jeunes cherchent plus facilement de l’aide. Plus une entreprise est grande, plus elle accorde de l’attention à la prévention. À ce niveau, tant les entreprises que les travailleurs peuvent apporter leur pierre à l’édifice : les premières en engageant davantage de personnel et en décourageant les heures supplémentaires, les seconds en faisant suffisamment d’exercice et en mangeant sainement.

Nos maisons seront-elles bientôt faites d’herbe ?

Chaque année, 427.000 tonnes d’herbe sont coupées sur les accotements et dans les parcs naturels du nord du pays. VITO s’est intéressé aux possibilités qu’elles représentent pour l’économie circulaire.

Dans un album B.D. de Gil et Jo, le professeur Gobelin a construit une herbomobile qui tourne aux déchets de fauche. Nous n’en sommes pas encore là, mais le Steunpunt Circulaire Economie a confié à VITO la mission d’étudier le rôle que pourrait jouer l’herbe dans l’économie circulaire. Le potentiel s’avère énorme. « L’herbe peut servir de matériau de construction et d’isolation. Si nous parvenions à en extraire les protéines, elles pourraient aussi être utilisées comme substitut aux aliments composés pour animaux et nous éviter d’importer du soja », a déclaré Ruben Guisson, chercheur chez VITO, sur la chaîne de télévision flamande Kanaal Z. Pour l’heure, à peine la moitié de l’herbe coupée est utilisée pour produire du compost ou du biogaz.

La circularité, ou comment sauver le climat sans renoncer à la prospérité

Parmi toutes les solutions possibles et imaginables à la crise climatique, la circularité des matériaux figure en tête de liste. Elle pourrait même permettre à la Belgique de réaliser 5 % de son objectif de réduction des émissions.

Dans un ouvrage intitulé De Klimaatschok – entendez le choc climatique –, l’économiste Geert Noels et ses collaborateurs Kristof Eggermont et Yanaika Denoyelle présentent, chiffres à l’appui, 20 manières d’atteindre la neutralité climatique dans notre pays – de solutions à la pointe de la technologie telles que l’agriculture de précision et la réutilisation du carbone à l’adoption d’un régime climatique en passant par l’amélioration des infrastructures cyclables. Leur conclusion : la Belgique peut réaliser ses objectifs climatiques sans pour autant renoncer à sa prospérité. Les 20 technologies qui présentent le plus gros potentiel peuvent nous permettre de réduire nos émissions de CO2 de 67,1 millions de tonnes d’ici 2030, et de 127,1 millions de tonnes d’ici 2050. Amplement de quoi faire de notre plat pays un royaume de la neutralité climatique.

La circularité des matériaux occupe la deuxième place de ce classement. Mais pour jouer cette carte, les entreprises doivent collaborer. « La circularité exige une tout autre approche », a déclaré Noels dans le Trends. « Les entrepreneurs qui travaillent habituellement de manière isolée doivent se rendre compte qu’ils peuvent tirer avantage de leurs flux de production respectifs. » Une aciérie, par exemple, génère énormément de CO2, que d’autres entreprises peuvent utiliser pour produire des biocarburants. Le ProteInn Club, un projet derrière lequel on trouve notamment l’université de Gand, a pour but de déterminer s’il est possible de fabriquer des aliments pour animaux à base de CO2. « Le secteur alimentaire et l’industrie sidérurgique se retrouvent ainsi liés », ajoute Noels. Seule l’adoption massive d’un régime climatique – qui suppose de limiter notre consommation de viande et de produits laitiers – aurait plus d’effet que la circularité.

Neutralité climatique en Belgique : le top 5 des solutions

1/ régime climatique 5,9 % (des émissions de référence)
2/ circularité des matériaux 5,1 %
3/ panneaux photovoltaïques sur les bâtiments 5,0 %
4/ stockage permanent du carbone 5,0 %
5/ énergie nucléaire 3,5 %

Le recyclage, une évidence pour le climat

Si le monde recyclait et compostait plus intelligemment, les émissions de CO2 du secteur des déchets diminueraient de 1,4 milliard de tonnes par an.

Le secteur des déchets est responsable d’un cinquième des émissions mondiales de méthane, un gaz à effet de serre plus nocif que le CO2. Selon un rapport de l’ Alliance mondiale pour les alternatives aux incinérateurs, un organisme de surveillance des déchets qui préconise des alternatives à l’incinération, le secteur pourrait réduire ses émissions de 84 % en recyclant et en compostant mieux. En chiffres, cela représente l’équivalent de 1,4 milliard de tonnes de CO2, soit comme si tous les véhicules des États-Unis cessaient de rouler pendant toute une année. Pourtant, selon l’organisation, les plans climatiques ne prennent pas suffisamment en compte ces méthodes de transformation alternatives.