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Avec l’explosion du prix des matériaux, la construction se circularise

Le prix des matériaux de construction augmente fortement depuis quelques mois. La demande reste supérieure à l’offre. Dans le même temps, le secteur de la construction recycle davantage et progresse vers la circularité.

Au début de cette année, les matériaux de construction ont bondi de 25 %, comme l’indique une enquête que la Confédération Construction a menée auprès de plus de 400 entreprises de son secteur. Les principales hausses concernent les matériaux d’isolation, du bois et de l’acier. La cause est à chercher du côté du coronavirus. « En novembre 2020, tout le monde s’est soudainement mis à construire ou à rénover », explique Niko Demeester de la Confédération Construction.

« Depuis, nous constatons une augmentation énorme de la demande en matériaux. Aujourd’hui encore, celle-ci reste supérieure à l’offre. » Résultat ? Les entreprises voient les délais d’attente s’allonger et répercutent généralement les hausses sur les clients. Niko Demeester pense qu’il faudra tenir bon encore quelques mois.

Progression de la construction circulaire

La pénurie de matières premières conduit à une prise de conscience au sein du secteur. Les entreprises recyclent davantage et cherchent des méthodes de construction alternatives. La construction circulaire progresse. Deceuninck, un spécialiste des produits en PVC, et l’université de Gand se sont entendus pour mettre sur pied un cycle fermé des matériaux. Car une grande partie du PVC est détruite après usage, alors que ce matériau pourrait parfaitement se voir offrir une deuxième vie.

L’UGent a fourni les technologies nécessaires pour aider Deceuninck à réaliser cette ambition. « Grâce à cette collaboration, nous avons aussi accès à un nouveau matériau », dit-on chez Deceuninck. « Nous ne sommes pas une entreprise qui fait de la recherche, mais nous avons bel et bien besoin de cette technologie. » Ou comment le monde des entreprises en vient à se convaincre de l’intérêt de la circularité.

Bruxelles : territoire de prédilection pour la construction circulaire

La Région bruxelloise se profile comme le terrain de jeu idéal en matière d’innovation en circularité.
Le bâtiment, généralement ancien, offre en tout cas une opportunité de réutilisation des matériaux.

Le territoire bruxellois se caractérise par sa forte densité de surface bâtie. De surcroît, sept bâtiments sur dix ont été construits avant 1945. Dès lors, beaucoup de chantiers comprennent des phases de démolition ou de rénovation.
La Région de Bruxelles-Capitale nourrit ainsi l’ambition de multiplier par trois le degré de rénovation sur son territoire.

La Confédération Construction Bruxelles-Capitale et le Centre de référence Construction – qui entend faire mieux correspondre les formations aux besoins des entreprises – s’inscrivent dans cette démarche. Ils viennent de lancer
un nouveau programme de formations et d’accompagnements gratuits sur la construction circulaire : Be Circular.Brussels. Les entreprises intéressées y apprennent comment rendre les éléments de construction démontables afin de pouvoir les réutiliser.

Les promoteurs de ce programme déplorent l’énorme perte de matériaux de construction. Le secteur bruxellois de la construction ne « produit » en effet pas moins de 628 000 tonnes de « déchets » par an. Même si 91 % de ces matériaux sont recyclés, leur valeur d’usage diminue fortement. On peut l’éviter en enseignant des processus axés sur la réutilisation.

Créer son bureau à l’aide d’une imprimante 3D : une idée originale et respectueuse de l’environnement

Vous envisagez de construire de nouveaux bureaux ? Donnez forme à toutes vos envies grâce à une imprimante 3D ! Une solution pratique pour économiser de la main-d’œuvre et réduire considérablement la production de déchets liés à votre chantier.

Vous pourrez notamment vous inspirer des constructions sorties de terre à Dubaï, où chaque nouveau projet devra se composer d’au moins 25 % de matériaux issus d’une imprimante 3D en 2030.

Et le pays montre déjà que cette ambition est tout à fait réalisable. La preuve ? En 2016, Dubaï était fière de présenter un immeuble de bureaux d’une superficie totale de 250 m² intégralement réalisé à l’aide de cette technique. Et ce n’est pas un hasard si ce bâtiment abrite la Dubai Future Academy. Cet immeuble a été produit en Chine, où des professionnels ont imprimé 17 modules en forme de U de 17 mètres sur 3 en 17 jours. Une fois les différentes pièces acheminées sur place, le gros œuvre a été réalisé en un temps record de deux jours, raccordement aux équipements d’utilité publique inclus. Son prix : environ 125 000 euros. Le recours à cette technique a également permis de réduire de 60 % la quantité de déchets occasionnés par ce chantier.

L’impression 3D de matériaux de construction fait actuellement l’objet de tests dans d’autres régions du monde. Si elle offre de nombreux avantages en matière de coût et de respect de l’environnement, cette technique confère également aux architectes une plus grande liberté en matière de design.

Chez nous, le centre pour la durabilité et l’innovation Kamp C abrite désormais la plus grande imprimante 3D pour béton d’Europe au sein de son siège de Westerlo. Son objectif ? Convaincre les entrepreneurs de se lancer dans cette nouvelle aventure technologique.

Parallèlement à cette innovation, le secteur poursuit ses recherches en vue de mettre au point des matériaux de construction durables. On étudie par exemple la possibilité de remplacer le ciment employé dans ces imprimantes 3D par des géopolymères.

Des bâtiments à reconstruire à l’infini

Et si notre futur passait par des bâtiments à moduler et reconstruire à l’infini. L’architecte belge Steven Beckers, reconnu pour ses avancées architecturales en matière d’économie circulaire, a trouvé la solution.

Notre société a décidé d’en finir avec le « tout à la poubelle ». Et le recyclage passe aussi par l’architecture. Steven Beckers, qui dirige le bureau d’études Lateral Thinking Factory, s’appuie sur le « cradle to cradle » : du berceau au berceau. Cette idée du 100 % recyclable, il l’applique aussi aux constructions et rénovations de maisons et d’immeubles en désassemblant les bâtiments du sol au plafond pour mieux réassembler les éléments dans d’autres constructions.

C’est le principe de l’Upcycling : on ne recycle pas pour d’autres objets mais on réutilise à l’identique. Un bâtiment de bureaux pourra, dans 20 ans, servir à la construction d’appartements ou de maisons. Au-delà du développement durable, le pionnier en Belgique de ce procédé qui séduit de plus en plus à travers le monde, élabore des constructions qui auront un impact positif sur l’environnement, avec un minimum de technologie et des normes assez strictes. Car pas question d’utiliser des produits et éléments toxiques lors de la réutilisation. Désormais, on vise l’éternité… pour les bâtiments.