Un champignon qu’on est content d’avoir chez soi

À partir des flux résiduels issus de la culture de champignons biologiques, Permafungi fabrique des mycomatériaux qui peuvent servir d’alternative au polystyrène ou au plastique.

Depuis plusieurs années, la coopérative bruxelloise Permafungi cultive des champignons biologiques sur du marc de café, un flux de déchets qui atteint près de 15 000 tonnes par an rien qu’à Bruxelles. Récemment, l’entreprise a ajouté une nouvelle activité à son portefeuille : elle crée du mycomatériau en injectant du mycélium (graines de champignons) dans du champost (résidu de la culture de pleurotes).

Ce matériau, une alternative écologique au polystyrène ou au plastique, peut servir d’isolant dans les secteurs de l’emballage et de la construction et peut même servir à fabriquer des cercueils ou des urnes. Ou comment appliquer la circularité au pied de la lettre.

Économie circulaire ? La Belgique y semble prête !

Une étude a évalué la circularité des économies de l’Union européenne pour voir quels pays étaient prêts pour une économie circulaire. La Belgique figure parmi les premiers de la classe.

Le Rapport d’avancement sur l’économie circulaire de la Fédération des entreprises de Belgique (FEB) et du cabinet de conseil Möbius, publié tous les deux ans, se penche sur cinq indicateurs. Ceux-ci montrent dans quelle mesure l’économie des différents pays de l’Union européenne devient circulaire. Par rapport aux autres États, la Belgique s’en sort particulièrement bien. Par exemple, 23 % des matériaux utilisés dans notre pays sont issus du recyclage. Seuls les Pays-Bas font mieux, avec 30 %. La moyenne européenne est beaucoup plus basse, à 12,8 %. Nous recyclons également davantage de déchets — environ 81 %, contre 55 % dans le reste de l’UE.

Leader en 2030

La Belgique est également plus économe en matériaux : nous sommes en mesure de produire autant avec moins de matériaux. Pour un petit pays, cependant, nous consommons beaucoup de matériaux et produisons beaucoup de déchets. Selon les auteurs du rapport, il s’agit d’une conséquence directe de notre économie orientée vers l’exportation et qui compte de nombreuses activités industrielles grandes consommatrices de matériaux. Mais pour que les comparaisons soient pertinentes, nous devons également examiner la structure des différentes économies.

La FEB fait de la circularité un fer de lance de sa vision d’avenir pour la Belgique. D’ici à 2030, elle entend être leader en matière d’économie circulaire. « Si nous voulons assurer l’avenir de notre pays, nous devons passer à la vitesse supérieure pour maximiser l’impact de la transition circulaire. Nous détenons toutes les clés pour que l’économie belge devienne prospère et résiliente. Mais la route ne sera pas aisée. »

Réparer : les fabricants doivent apprendre

Le gouvernement belge travaille activement à l’instauration d’un indice de réparabilité obligatoire pour les appareils électroniques. Son but : éviter que des appareils soient mis au rebut.

Situation classique : un ordinateur portable, un smartphone ou un lave-linge tombe en panne, mais il n’y a pas de pièces de rechange disponibles ou l’appareil ne peut pas être démonté. Conséquence : de nombreux appareils électroniques finissent prématurément à la poubelle, la demande de métaux rares augmente et les émissions de CO2 perdurent. La ministre de l’Environnement, Zakia Khattabi (Ecolo), veut s’attaquer au problème. Son projet de loi prévoit, à partir de l’année prochaine, l’instauration d’un indice de réparabilité sur chaque appareil électronique, c’est-à-dire un score indiquant dans quelle mesure un appareil peut être réparé ou non. « L’économie circulaire doit devenir la norme », indique Mme Khattabi.

Conseil pour les (futurs) facility managers

Le facility management englobe toutes les activités de soutien qui permettent à une entreprise de fonctionner. Et aucune entreprise ne peut s’en passer. À cet égard, une approche durable et innovante est nécessaire.

Le facility management (FM) — ou la gestion des installations, en français — renvoie aux activités d’entretien d’une entreprise. Il englobe tout ce qui se passe en coulisses, de l’organisation des rénovations au chauffage en passant par l’éclairage, la ventilation et la sécurité. Si tout se passe bien, il passe inaperçu. Mais si les installations sont mal gérées, voire pas du tout, c’est toute l’entreprise qui s’effondre comme un château de cartes.

Le facility management est par définition tourné vers l’avenir. Il est donc indissociable d’une réflexion durable. Construire un hôpital, par exemple, prend 13 ans en moyenne. « Il faut adopter une approche profondément durable », argumente Henk Vincent, directeur Masterplan Nieuwbouw à l’hôpital VITAZ. « Il faut s’appuyer sur une innovation disruptive, pas sur une technologie éprouvée. »

Pas sexy ? Détrompez-vous !

Une telle approche peut susciter des levées de boucliers. « Il faut évaluer soigneusement le niveau de résistance de la direction », explique Anne Lenaerts, directrice marketing chez Nnof. Elle aborde également d’autres points d’attention. « Un système de management environnemental peut être utile. Appliquez les normes sur le lieu de travail. Faites preuve d’agilité et ne compliquez pas trop les choses. »

Selon Hafsa El-Bazioui, échevine des ressources humaines à Gand, le facility management souffre, à tort, d’une image qui le dessert. « Ce n’est pas un titre très affriolant. Mais pour moi, l’innovation va de pair avec le dynamisme et l’enthousiasme. » Guy Eeckhout, d’Argenx, ne croit pas au FM stratégique en soi. « Il est plus efficace lorsqu’il s’intègre dans une stratégie commerciale plus large. Et la durabilité doit être équilibrée avec d’autres éléments. »

La pêche aux déchets

De plus en plus de pêcheurs belges de la mer du Nord ramènent à terre les déchets collectés dans leurs filets, plutôt que de les rejeter par-dessus bord.

En 2016 a été lancé Fishing For Litter, un projet qui encourage les pêcheurs à ramener à terre les déchets qu’ils pêchent, où ils sont ensuite recyclés. Les armateurs participent sur une base volontaire, mais l’enthousiasme est clairement croissant.

En 2017, les navires avaient collecté deux tonnes de déchet. En 2020, ce chiffre était passé à 18 tonnes et a même atteint 65 tonnes en 2021. Le nombre d’armateurs participants est également en hausse. « C’est non seulement une bonne chose pour la mer, mais aussi pour l’image des pêcheurs », a déclaré le ministre de la Mer du Nord, Vincent Van Quickenborne (Open VLD). « Ils contribuent vraiment à embellir la mer. »